• à Fabienne  Lazuech (1957/1985?)

     

    Fabienne



    Il ne faut croire guérir sous la voix charnelle

    ni le coup du chant qui y entre sa forme

    (reinó tanto tiempo la soledad

    que ahora no sé quién eres

    quien soy yo

    ni corriendo por el mundo

    donde te hallas lo supiera)

     

    Rien donc pour empêcher les interférences:

    on pourrait tout servir entre guillemets

    Mais doit-on déplorer comme comédie

    de passer à côté du néant ?

     

    Je te voyais

    l’argile rouge et la mer bleue

    femmes amphores bras levés

    aux yeux étranges et tristes

    multiplication solide autour du néant

     

    Le néant était ton idée dernière

    les fossés de la souffrance

    ou plutôt porte baillant sur une salle déchirée

    margelle entre nous,

    trop de poids de larmes la nuit

     

    Déchirée d’être où quelqu’un

    désira ta mort

    Face à cette légèreté mon souffle

    Je voulais te retenir

     

    Je regardais avec toi

    Ô l’hébreu qui vole de partout !

     

    Danser, non

    Mais tu riais, tu chantais

    J’entends si souvent des phrases fermées

    Toi tu savais le néant

    Bordé de gentillesse

    De rires sans méchanceté

     

    (parfois la jalousie

    les gestes éperdus de prendre tout)

     

    Il ne nous reste que titres et tiroirs

    des personnages rituels

    la musique et le goût des fables

    et d’avoir prêté l’oreille à une double enfance refaite

     

    Ma pauvre amie familière

    qui n’es plus là

    pour les averses

    le bruit de la pluie sur les persiennes

    ou même la pluie

    et les fenêtres ouvertes ou fermées

    et être au chaud

    à maugréer d’avoir été prise sous l’averse

    mais en se réchauffant parler ensemble

    boire quelque chose de chaud

     

    Ma pauvre amie que j’attends

    et qui ne ressuscites qu’en rêve

    Je t’aime dans les conversations

    les coups de vent sur les tilleuls

    les coups de foudre dans la rue

     

     

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