• l'euphorbe

     Jardin des Archevêques 

    Fondations et racines

    au secret de la terre 

    En miroir 

    s’élancent vers le ciel

    l’arbre et la Cathédrale 




    Mai dernier

     

    Retour

        aux frondaisons

        aux floraisons 

           (rosiers rouges dégringolés

            massifs de menthe sous la pluie

            peupliers traçant au loin le  bord de l’eau)

        à l’averse 

            en  rideau sur la colline

        à  un monde d’enfant

            qui devine l’amour

    Il n’ y a pas

    Il n’y a plus




    Traces

    Un sillon de pas dans le sable . 

    Vois le chemin de ta vie...

    - Deux sillons, pourquoi ?

    - J'étais à tes côtés …

    - Parfois un seul sillon . 

    Où étais-tu  dédaignant ma détresse ? 

    Pour preuve ces silences…

    - C'est quand je te portais.

     

    Je voudrais croire que  

    nous veillent  de toujours  

    soit l'Ange ou la Très Vieille 



    Le silence 

     

    La petite voix se tait

    le temps durcit les traits

    un jour,

    tu marches moins

    tu n’as pas faim

    le monde rétrécit 

    l’incommensurable

    loge près de toi

     

     

    L'euphorbe

     

    (Oubli des mots:

    Innocent , qui ne nuit pas

    Ignorant, qui ne sait pas.)

     

    Notre ignorance fut-elle innocence?

     

    A contempler la douce euphorbe

    la rigueur de l'acanthe

    je vais vers l'inconnu.

     

    Violents étaient nos cœurs

    sous l'humble couvert des prières

     

    On a caché la si proche folie

    barré jusqu'au nom de celui qu'elle touchait

    Sa place laissée vide nous donne le vertige

    mais sa trace demeure

     

    Les textes sacrés n'y pouvaient rien

    reçus par simple soumission

     

    Une  invalide spoliée de ses biens

    Une mère isolée privée de toute aide

    Des querelles incompréhensibles 

     

    L’abri trompeur de l’ignorance

    dire on n’y comprend rien

    c’est se noyer d’oubli

     

    La douce euphorbe

    la rigueur de l’acanthe

    m'intiment d'approcher

     

     Distance

     

    La force arrogante des brutes 

    leur fureur nous force au silence

     

    mais nous sommes vivantes

    nous n’avons pas perdu

    nous savons nous aimer

     

    Mon âme vous désire

    je n’ai pas de  visage

     

    Il faut marcher malgré leurs cris

    notre présence est sans remède

     

    heureusement les arbres

    courbés en doux refuges

    heureusement les arbres

     

    Votre voix me traverse

    avant toute parole

     

    Pour peu que j’aie nourri les ombres 

    si je les laisse à leurs discordes

     

    une anse de rivière

    comme berceau secret

    calmera mes alarmes

     

    Votre regard aimant

    est de pure présence

     

    Femmes 

     

    J’aime

    je suis vivante

    oubliée violentée

    ignorée volontaire exilée

    on m’empêche de lire d’écrire 

    de travailler dehors de conduire

    on veut brider l’amour que j’invente

    et voiler mes paroles et mes yeux et mes jeux

    et violer le chemin qui m’appartient -  où êtes-vous ?

     

    Ô sœur proche ou lointaine - fais écho à mes cris interdits ! 

     

    A jamais, à charge pour chacune la dot de cette seule vie, 

    vague après vague, aux plages du présent, la parole sans voile … 



     

    « Le goût de la lumière »

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