•  Avril 

     

    Tendres feuilles d'avril 

    bercées dans la lumière …

    Faut-il penser que l’ange 

    au monde encore ouvert 

    n’a pas perdu patience ?

     

    Au soleil

    Le soleil s'empare de nous

    calme et consolation

    Le soleil en silence

    sur un banc du jardin

     

     

     

     La berge 

    Ici et maintenant

    redire et continuer

    tout reste à faire 

     

    La barque s'éloigne

    on reste  sur la berge 

    à retenir son  souffle

     

    Chien joyeux

    le soleil s’ébroue 

    Tout reste à faire

     

     L'insu

    La douceur disparue
    l'insu est aux commandes 
    Guettons d’autres  lueurs
    et puis  la fleur,  l’amande
     
    Transparence.
    Pomme tenue au jour
    la lumière prend chair
    et absorbe le fruit


    La feuillée
    Au décours de la sente
    bordée de fondrières
    au  long du  fleuve
    je chancelle
     
    Il faut sortir de la feuillée
    se pencher vers le ciel
    comme fuir  les propos  
    d’une prison mentale
     

     


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  •  Jardin des Archevêques 

    Fondations et racines

    au secret de la terre 

    En miroir 

    s’élancent vers le ciel

    l’arbre et la Cathédrale 




    Mai dernier

     

    Retour

        aux frondaisons

        aux floraisons 

           (rosiers rouges dégringolés

            massifs de menthe sous la pluie

            peupliers traçant au loin le  bord de l’eau)

        à l’averse 

            en  rideau sur la colline

        à  un monde d’enfant

            qui devine l’amour

    Il n’ y a pas

    Il n’y a plus




    Traces

    Un sillon de pas dans le sable . 

    Vois le chemin de ta vie...

    - Deux sillons, pourquoi ?

    - J'étais à tes côtés …

    - Parfois un seul sillon . 

    Où étais-tu  dédaignant ma détresse ? 

    Pour preuve ces silences…

    - C'est quand je te portais.

     

    Je voudrais croire que  

    nous veillent  de toujours  

    soit l'Ange ou la Très Vieille 



    Le silence 

     

    La petite voix se tait

    le temps durcit les traits

    un jour,

    tu marches moins

    tu n’as pas faim

    le monde rétrécit 

    l’incommensurable

    loge près de toi

     

     

    L'euphorbe

     

    (Oubli des mots:

    Innocent , qui ne nuit pas

    Ignorant, qui ne sait pas.)

     

    Notre ignorance fut-elle innocence?

     

    A contempler la douce euphorbe

    la rigueur de l'acanthe

    je vais vers l'inconnu.

     

    Violents étaient nos cœurs

    sous l'humble couvert des prières

     

    On a caché la si proche folie

    barré jusqu'au nom de celui qu'elle touchait

    Sa place laissée vide nous donne le vertige

    mais sa trace demeure

     

    Les textes sacrés n'y pouvaient rien

    reçus par simple soumission

     

    Une  invalide spoliée de ses biens

    Une mère isolée privée de toute aide

    Des querelles incompréhensibles 

     

    L’abri trompeur de l’ignorance

    dire on n’y comprend rien

    c’est se noyer d’oubli

     

    La douce euphorbe

    la rigueur de l’acanthe

    m'intiment d'approcher

     

     Distance

     

    La force arrogante des brutes 

    leur fureur nous force au silence

     

    mais nous sommes vivantes

    nous n’avons pas perdu

    nous savons nous aimer

     

    Mon âme vous désire

    je n’ai pas de  visage

     

    Il faut marcher malgré leurs cris

    notre présence est sans remède

     

    heureusement les arbres

    courbés en doux refuges

    heureusement les arbres

     

    Votre voix me traverse

    avant toute parole

     

    Pour peu que j’aie nourri les ombres 

    si je les laisse à leurs discordes

     

    une anse de rivière

    comme berceau secret

    calmera mes alarmes

     

    Votre regard aimant

    est de pure présence

     

    Femmes 

     

    J’aime

    je suis vivante

    oubliée violentée

    ignorée volontaire exilée

    on m’empêche de lire d’écrire 

    de travailler dehors de conduire

    on veut brider l’amour que j’invente

    et voiler mes paroles et mes yeux et mes jeux

    et violer le chemin qui m’appartient -  où êtes-vous ?

     

    Ô sœur proche ou lointaine - fais écho à mes cris interdits ! 

     

    A jamais, à charge pour chacune la dot de cette seule vie, 

    vague après vague, aux plages du présent, la parole sans voile … 



     


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  • La rose

    La rose 

    on a tout dit

    la belle délicate

    et qui tient si longtemps 

    aimée inaltérée en ses douces  nervures 

    ses pétales ourlés au désir de lumière tournante

    que les oiseaux les abeilles les chats 

    admirent simplement   Aimée 

    pas consommée elle 

    garde l’équilibre 

    on a tout dit

    La rose

     

     

    Foudre

    Un orage où le rêve 

    de plaine et de lumière

    s’estompe dans le noir

     

    barrières de silence 

    sur la Reine des prés

    puis trombes tintamarre 

     

    Dans la châtaigneraie

    ce qui aura eu lieu

    restera ignoré.



    Maternité

    Le corps creux de la haine

    peut nous broyer dans l'ombre 

     

    Pour sortir  de son orbe

    j’accours à votre rire

     


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  • Oliviers presque gris

    rivés au nécessaire

    d’une rigueur native

     

    Sobres, sobres même d’eau

    nous mesurons nos gestes

    nous pesons nos paroles

     

    Claque, claque le vent

    Il fait si chaud que le sommeil

    nous garde sous sa patte

     


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  • Figuiers tardifs

     

    Figuiers tardifs, nos vies furtives 

    vulnérables

    dits au gré  des griots 

     

    Si leur  parole oiseau  caillou se coince 

    faute de voix

    écouter, encore encore 

     

    Et pour tout geste à la margelle

    ouvrir les yeux

    se garder de tout mal

     

    Nos actes purs  sont des chevaux

    qui nous emportent

    laisser , laisser aller

     

    Aimer mourir donner le jour partir

    emplis d’un chant 

    que personne ne sait. 

     

    Le puits

     

    La poulie grince 

    le seau remonte 

    l’eau sent la rouille 

     

    De quelle nappe

    pure ou souillée 

    surgit la vie !

     

    Vous écouter

    suffira-t-il

    pour vous rejoindre?

     

    Je voudrais lire

    dans l’eau du puits 

    et vous dire …

     

     

    Le train

     

    Le train glisse vers les nuages

    le  long des haies et des ravins

    approche les champs jaunes

    les pentes au ciel de soufre

     

    Ainsi, franchir les seuils

    les deuils

    lisières incertaines 

    s’attacher s’arracher

     

    Écouter vos paroles

    parfois confuses

    les laisser résonner 

    pour agrandir l’espace

     

    Sauter le pas

    changer de langue et d’alphabet 

    et en chemin, s’il faut,  traduire

    traverser le paysage 

     

    Le train glisse vers les nuages

    le  long des haies et des ravins

    approche les champs jaunes

    les pentes au ciel de soufre

     

    Masques, encore

     

    Quelqu’un ouvre  la porte

    vivant chaque seconde

     

    Le visage est un livre

    on plonge cœur battant

     

    Puis on hésite un peu 

    et on se recompose

     

     

    Visages perdus

     

    A chaque  rencontre 

    un nouvel alphabet

     

    Mais ces faces tirées 

    rigides comme masques 

    silhouettes étudiées

    de quels regard les proies

    prohibent la lecture

     

    Les travaux les amours 

    pourtant laissent des traces

    les questions de la vie

    fatiguent le regard

     

    Peut-être un jour 

    ne comprend-on plus rien ? 

     

    Vallée 

    Dans ma vallée perdue

    l’eau claire des yeux de Jean ou d’Amélie

    les rides rayonnantes d’Hélène

    le cœur généreux de Madeleine

    la pointilleuse silhouette de Jeanne

    ou l’allure altière d’Alice ignorant les jauges 

    étaient  un livre sur le monde



     

     

     


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  • L’ange tapageur

     

    L’ange tapageur 

    ferme les yeux 

    absorbe les sons

     

    L’accordéoniste s’en va 

    les feuilles volent 

    après lui

     

    Assise sur le banc 

    tu as fermé  ton livre

     

    La nuit approche

    sa robe se déplie

    au vent de ciel chargé

     

    Narbonne, la rue

     

    feuilles arbres immeubles passants

    se souvenir de ce vertige

    la pluie de novembre 

    le ciel immense se jette  sous nos pieds

     


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  •  

    Sur la crête

    Paysage retourné

    C'est la folie du monde

     

    Où s'adosser, s'appuyer, s'allonger ?

    Ruines, épaves,  massacres

    Puits pollués, enfants exsangues…

    on voudrait simplifier 

     

    On voudrait apaiser 

    les regards de colère 

    la menace des gestes

    les rêves de vengeance 

    l’effroi .

     

    Rue 

     

    Douces crayeuses 

    sous le lierre 

    murailles

     

    quelques marches et le seuil 

    porte et fenêtre obturées 

     

    autrefois vous lisiez 

    autrefois absente 

    autrefois les fruits les fleurs

    et la délicatesse. 

     

    Sous le lierre encore 

    brille  le verre 

    persistent

    l’étain du vase où s’élance la rose 

    le compotier de mûres et  groseilles

    le bouquet de  pivoines

     

    ouverts sur l’infini 

    tant de livres que le feu emporta .

     

    Le temps paupières closes

    est pris d’amour muet .

     

    ICI

    J’ai  regardé tomber la nuit

    sur la pierre dorée

    qui change peu à peu 

    contre la soie du ciel 

    où se découpe noire 

    dentelle l’acacia

    j’ai regardé l’air mauve

    le chèvrefeuille

    et le bougainvillée

    les roses déplissées

    et j’ai dormi 

    à regarder tomber la nuit. 

     

    Comme silhouette transparente

     

    Disparus du jour,

    comme en photographie

    la silhouette transparente du passant

    s’efface sur le  décor solide. 

     

    Vous continuez pourtant

    d’être ici dans le rêve, 

    affectueux , bousculants, 

    charroi de souvenirs

    parole énigmatique.

     

    Présentes, vos lettres,

    regard et visage  uniques. 

     

    L’arbre 

     

    L’arbre  se penche 

    comme pour vous tenir la main,

    le front soucieux. 

     

    Vous couriez vers  lui ,

    La joie et la passion agitaient ses bras . 

     

    Il criait et chantait

    les orages et le vent.

     

     

     

    Spathiphyllum

     

    Nom impossible,

    feuille flamme pure, 

    qui s’élance en fleur , 

    vie délicate 

    dans ce foyer couvert  de suie.

     

    Calme ton bras l’élan

     

    Calme 

    ton bras l’élan

     

    Il partait 

    balancier 

    à l'assaut 

    des verrières

    exploser

    les parois 

    d'un globe de douleurs

     

    Calme, 

    réduis le mouvement

     

    Après tout

    ce tambour 

    c'est ton cœur 

    miracle pulsation 

    batterie si puissante 

    de sentiments têtus 

     

    Calme le sang

    crois-le 

    l’amour ne blesse pas.

     


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  • Absent votre regard,

     

    Absent votre regard,

    tout disparaît bien sûr. 

     

    Au pays des couleurs, 

    restera, restera 

    l’ardent fracas des voix

    pressoir qui rien

    ne place ni déplace.

     

    Dans ce torrent ne suis, 

    ne puis, sauf à douleur, 

    résoudre l’entrelacs 

    de signes  qui m’échappent.

     

    Matin de Juin

     

    Quand  aux matins de juin

    le jour brode feuillages,

    les ourle de lumière ,

    le ciel est respirable,

    courbé,  jailli du cri, 

    du vol des martinets. 

    L’espace frais 

    est bien notre maison.

     

     

    J'aime

     

    J’aime le monde qui clignote

    l’enseigne des pharmacies

    les musiques nulles dans le car 

    la foule bariolée

     

    J’aime quand on a faim 

    envie de prendre un bain

     

    J’aime les amandiers même après les fleurs

    les rails rouillés depuis toujours

    et les orties drues et fraîches  près des fossés 

    une indéfinissable odeur dans l’air 

    au contact de la peau

     

    J’aime marcher vite le matin 

    quand les gens sont encore un peu endormis

    saluer ceux qui nettoient 

    ou rêver de quand les cafés rouvriront 

    et  qu’on peut aller s’asseoir cinq minutes 

    et faire semblant de regarder la télé accrochée en hauteur

    déplier le journal laissé exprès avec les résultats du match

    qui m'indiffère mais sentir que ça intéresse et rend joyeux certains

    j’aime bien

     

    J’aime aller au marché du mardi matin pendant les vacances

    à Olonzac 

    marcher entre les robes fleuries, les étals de légumes

    les babioles et les tresses d'ail,

     les nourritures et les fournitures. 

     

    J’aime écouter parler dans d’autres langues et n’y comprendre  rien

    sentir l’humanité animée fraternelle, loquace

    et violente pourtant

     

    J’aime les voix de femmes 

    qui font rempart de sens à leurs petits

    quand elles parlent avec langueur sans les toucher

    dans le tramway ou dans la foule 

    pour interdire  doucement  

    et retourner à leur rêverie

     

    J’aime même les moments perdus dans les salles d’attente 

    puisqu’on est vrais , que c’est la vie

    et l'inconnu précieux

     

    J'aimerais encore  passer la frontière 

    et chercher dans le paysage et les visages

    les traces d'une autre essence

     

    J'aime début avril les figuiers de lumière 

    aux tendres jeunes feuilles transparentes 

    issues de branches noires

     

    Aussi, j'aime les histoires qui font pleurer et qui finissent bien

    les chansons qui tournent en mémoire 

    et qu’on s’exerce à chanter juste

     

    J’aimerai toujours votre sagesse , vos yeux cernés inoubliables.

     

     

     

     

    Vertige

     

    Tout vire, je rêve 

    dans l’orbe de l'arbre 

    immense qui bouge

    vertige

     

    Motifs

     

    fractale arachnéenne 

    enroulée déroulée

    fourbissant sa besogne

    trop loin ou en secret

     

    motifs sont les paroles

    à nos travaux laissées

    baume au cœur ou poison

    à frayer leur sentier

     

    Masques

     

    Masqués

    j’invente vos visages

    qui se parent d’oubli

    aux vergognes secrètes



    L’orante

     

    L’orante 

    éclaire  et lit

    l’affreux  fracas de glace

    à la grâce du sens

     

    Le pli des vagues.

     

    Dans les vagues  leurs plis 

    des esquifs de hasard

    sans  nouvelles

    de vous

     

    Dans les plis, les débris

    les coquilles brindilles

    l’espace tourne à vide

    sans vous

     

    Vers des havres poussés

    relents de peurs natives

    à vos  phares

    rivés

     

    On se recroqueville

    en fougère ou chenille

    O  fatigue , vindictes

    détours

     

    Oubliant les morsures

    et berçant la blessure

    sombre flot d’encre lente

    les mots

     

    Les sanglots et les rêves

    l’écorce du récit

    notre souffle 

    une trêve ….

     

    Pour qu'au matin lavé

    la lumière ait raison

    Et flots de fleurs nouvelles

    les pensers se délivrent  

                au tilleul oublié 

     




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  • Ariane

     

    Au bout du fil j’entends battre ton cœur

     

    Entrer  sortir du refuge onirique

    fuir les maisons dissoutes

    crier colère  partir

    avec perte et fracas

     Ici tout de suite  

    dans le ciel chaud de fin d'octobre 

    la nappe brillante du canal   

    reçoit pourtant

    petites barques les feuilles mortes  

    ondulation calme et huileuse 

    délicatesse au jour aimable

     

    Tu es l’anneau du quai qui garde la  lumière

     

    Sortir vivre mourir

    dans les orties sous les tilleuls

    ivre d’étoiles trébuchées dans les flaques

     

    Ils ont cloué des chouettes 

    aux portes des granges

    jeté du sel pour se garder du mal 

     

    Je tiens le fil  pour revenir vers toi

     

    Châtaigneraies montagnes 

    désordre envahissant de souvenirs obtus 

    vallées gaves 

    villages d’ardoises et de craie

    argile à modeler

    peuple  de bêtes silencieuses

    capharnaüm secret

    à rappeler pour aborder l’effroi

     

    Mais, chasse gardée ou jardins condamnés, 

    les refuges déserts sont privés d’oraison

    Les dieux anciens déguisés en mendiants 

    pour nous mettre à l’épreuve

    trouveraient porte close 

     

    Et nous pouvons dormir 

    sachant comme tout va 

     

    Je tiens ce fil mais je ne vois plus rien

     

     Pourtant , à la joie de vos œuvres 

    nous sont donnés sensibles

    le pain

    les tables

    les lampes partagées

    les lettres lues à la croisée 

    fleurs fruits oiseaux 

    et  figure de madone à l'enfant

     

    Ce fil ténu te renvoie ma fatigue

    Ariane au cœur grandi, peux-tu veiller encore? 

     

    Il a fallu forcer d’antiques barrières

    le labyrinthe aussi bien intérieur

    se superpose à la vie calme

    le monde est dévasté

     

    Où dort le monstre dites-moi? 

     

    Dans les étables vides 

    l’odeur des bêtes et de la paille

    les greniers poussiéreux

    des restes de maïs...

     

    Je suis seul, c’est la nuit 

    il y a peu 

    de ma peur

    toujours quelqu’un venait me rassurer

     

    Hier , des récits de folie

    ont troué le jour

    j’ai appris qu’aux appels à l’aide

    les coups pouvaient répondre

     

    Assourdi dans une foule hostile

    je garde ton secret

     

    Pourtant les voix humaines

    sont réelles

    berceuses chants d’amour 

    travail lutte prière

    issues de corps vibrants 

    J'ai besoin de ta voix pour revenir au jour

     


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  • Le tonnerre en cavale

    nous lance en éclaireurs 

    vers sa lumière jaune

    -  et je m’oublie de vous. 

    Voir   en première ligne 

    la  vague de nuages

    qui se rapproche et  grogne,

    - lors  je m’oublie de tout. 

    Galopent à l’assaut 

    cavales gris de plomb

    - en présence j’oublie.

    L’orage et le vent virent  

    aux ravins de la mort

    - souffrez que je l’oublie .


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  •  Vendredi 10/7/20 de la cour de la synagogue.

     

    La charité , Narbonne , la “Maison de l’Aumône”

     

    Il reste ce geste dans la rue sur la façade de l’actuelle synagogue: le pain donné, rond, posé dans la tunique retenue d’une main, tendu par une femme dont le buste enfin éclaire les murs,  corps de nourrice au visage rongé par le temps, bras abîmés. 

    L’humble silhouette, en relief contre un volet entrouvert, calme la  faim, discrète dans la pierre dorée.

     Lire l'article dans "le Parisien" : (extrait ci-dessous)

    «Synagogue-ancienne maison dite de l’aumône - Le nom d’île de l'Aumône donné à tout l'îlot provient de cette maison où le pain était cuit et distribué aux pauvres par les soins du chapitre Saint-Just. L'origine de cette institution n'est pas nettement établie mais elle existait déjà en 1453. Dans l'encadrement apparaît un personnage en haut relief, appuyé à un panneau entrebâillé : c'est une femme placée de trois quarts qui se dispose à offrir un pain posé dans sa tunique qu'elle retient de la main gauche (figuration de l'Aumône ou de la Charité). Aujourd'hui, il s'agit de l'actuelle synagogue.»

     

     

     

     


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  •  

     

     

    SABLE

     

    Dans la cour au soleil

    je voulais être un chat

    sommeil de l’ innocence

    à l'écart du langage

     

    Sous les vagues berçantes 

    j'ai failli perdre haleine

    on n'a jamais fini

    on n’aura rien appris

     

    Allongée sur la terre

    tant que tourne le monde

    il te faut embarquer 

    laisser place au vertige

     

    Par le nuage au  vent

    admire l’hirondelle

    que les enfants attendent

    et retrouve son nid.

     

    Chacun pétrit l’argile

    ou mêle les couleurs 

    trace quelques figures

    dans le sable et s’efface

     


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  • Les images

    Quel amour nous donnera l’alerte ?

    Dans la forêt d’images ...

    Quel amour ?

     

    Les bêtes s’arrêtent

    Au lieu dit juste

    De leur âme

    Simples devant la mort .

    Quel amour ?

     

    Tu reprends ta parole

    Je ne sais où aller

    Pourtant la vie me garde

    Quelle parole ?

     

    Méditerranée

    Tout un jour scintillant sur la dune.

    Tressé aux choses de la terre

    incompréhensible et joyeux

    amour fermé qui danse et s'évapore

    levure de nos vies.

    Dans les pressoirs du cœur

    les mots cherchent issue

    ruche ozone abeille soleil

    amande au milieu de tout le reste.

     

    Lueurs

    Qui brille à claire voie dans les cageots du ciel?

    Une rivière de lumière nous cherche. 

    Es-tu Éros? Es-tu l'Ange?

    Deux lueurs frêles s'acheminent.

    Et le groupe naïf des flammes de prière et d'offrande.

    Quelle main sans hâte, décide, apaise, protège ?

     

    Inconnu

    Ne cherche pas à l'approcher

    même d'amour mystique

    il est l'autre tout proche

    et te désigne ton frère l'étranger

    présent en lui qui se dérobe.

    Aucun fétiche ne te consolera

    aucune possession ne te comblera.

    Tu vois des inconnus,  muets.

    Il est en eux ce qui échappe à la pitié

    et s'efface sans rien cacher.

     

    Terre de juillet

     

    Je parlais j'appelais bouche immobile 

     

    inoubliée

    terre de juillet

     

    mes yeux sur elle à la vitesse de la nuit

     

    Orties éclairées au passage

    feuillages

     

    Secourable

    terre lumineuse

    couvant les os

     

    Et les  âmes, les voix?

     

    La danseuse 

    Cette femme ressemble 

    à un homme

    à l'horreur et à l'ange froissé.

    Ce pourrait être aussi

    silhouette de chien fée.

    Mouvements

    que rien ne relie.

    La folie a un aspect

    beaucoup plus frais 

    quand on cède à la présence

    sans arrière pensée

    où tous les déchets

    les morts

    les naissances du monde

    le visage obscène de la chimère

    trouvent leur place.

    Et non, on ne regrette pas.

    L'amertume est d'une tendresse...

    Et cette fée a le visage d’Ève.

    Qui donc es-tu?

    Je suis vieille, 

    un soldat atteint par la guerre

    bactériologique,

    l'innombrable paysanne des rizières.

    Qui vois-tu?

    Le gendarme devenu fou

    qui s'acharne à coups de matraque.

    Est-ce que tu danses?

    Oui,la corrida !

    Et je prononce certains mots 

    avec une grâce d'arrière monde.

     

    Les méchants looks

     

    Les méchants looks

    vont nous manger

    Faut pas aller

    dans les forêts

    de la publicité

     

    Quelle fatigue être paraître sembler devenir

     

    Comme c'est le printemps

    on pourrait changer

    laisser tomber

    prendre la semence et l'âme

    vérifier le pouls des villes

    observer les cadrans du cœur

     

    L'intempérie pétrit les corps,

    le temps les use, l'amour

    les embellit, le travail 

    les rend puissants.

     

    Silhouette dans la plaine

    Haute et spacieuse sera ta maison: 

    Ta place pour ce qui existe ou viendra, 

    Ce que tu sais, ce que tu as oublié,

    Ce que tu ignores ou négliges. 

    Ta place pour chanter ou psalmodier.

    Tu danseras tes gestes vers le ciel. 

    On entendra tes paroles  brèves.

    Une barque calme  sur le fleuve.

    Humble et fière, sous les lueurs, se déplie la fougère,

    Une encoche dans le bois du Temps,

    Un flocon de neige sur la plaine.

     

    L’Indien

    Une vie pour balbutier

    Ces mots d’amour

    Et laisser tomber ton manteau.

    Près d’un étang brumeux,

    Tu effleures la joue ridée d’un inconnu 

    (longs cheveux, visage mat, yeux fermés).

     

      

    Pluie tiède

    Cette  pluie d’hiver 

    Tiède,  douce,  aimée.

     

    L’oiseau

    J’abritais un oiseau

    Qui cognait pour sortir

    Encerclé par les côtes

    Il voulait  s’envoler

    Je le croyais mon cœur

    Il a fui doucement

    J’ai dormi  et rêvé 

    Je n’ai plus mal à ses douleurs.

     

    L’ignorance

    Dans l’ignorance (elle prend toute la place) serpente la parole.






    Les arbres de D M

    Vos arbres aux mains suppliantes  creusent le ciel

    Le cœur en larmes.

     

     

     

     

     

     

     

      


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  • Dialogue en absence 

    La  parole en suspens, 

    pas vraiment le silence...

    s'il s'agit de mourir

    qui souffre cette absence ?

     

     Bernadette

    Tu dormais sur la rive

    - il n'y avait  que les  mots

    des souvenirs d'enfance

    (le vélo dans la cour

    j'avais appris chez toi)

     

    Il n'y avait que ta main

    - contempler le courant 

    laisser filer la barque

    sans quitter le rivage.

     

     

     

     

     

     


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  • Les mots cachent des monstres

    les mots traînent leurs monstres

    des mots naissent les monstres

    les mots calment les monstres

    Un mot pour tuer le monstre?

     

    Les monstres cachent les mots

    Palabre montre ton âme!

    Tras los montes monstruos

    Tras el mundo ni hay palabra

     

    Main sur le front de l'enfant

    que la force a quitté

    Main et mots tendres pour apaiser l'enfant

    Les mots chassent les ombres

     


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  • Puits de lumière

     

    Ô Terribles frontières et guirlandes de fête,

     

    faux clinquant impuissant à éclipser l'ordure !

     

     

    Comment changer de vie ?

     

    Se terrer atterrés dans les terriers et se taire ?

     

    Ou s'aérer à l'abri tranquilles,

     

    dans la folle colère des arbres déchaînés ?

     

     

    S'en aller ?

     

    Enveloppés de vent

     

    dans un puits de lumière -

     

     

    Enveloppés de vent

     

    comme aux mains d'une mère ...

     

     

    J'évoque un beau visage

     

    une voix grave et lente

     

    je chercherai votre âme

     

    dans la foule inconnue

     

     

    Plus noire est la nuit, plus précieux

     

    le scintillement d'une étoile .

     

     

    Vivre ailleurs ?

     

    Lumineuses cités, Ô terribles frontières !


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  • à Fabienne  Lazuech (1957/1985?)

     

    Fabienne



    Il ne faut croire guérir sous la voix charnelle

    ni le coup du chant qui y entre sa forme

    (reinó tanto tiempo la soledad

    que ahora no sé quién eres

    quien soy yo

    ni corriendo por el mundo

    donde te hallas lo supiera)

     

    Rien donc pour empêcher les interférences:

    on pourrait tout servir entre guillemets

    Mais doit-on déplorer comme comédie

    de passer à côté du néant ?

     

    Je te voyais

    l’argile rouge et la mer bleue

    femmes amphores bras levés

    aux yeux étranges et tristes

    multiplication solide autour du néant

     

    Le néant était ton idée dernière

    les fossés de la souffrance

    ou plutôt porte baillant sur une salle déchirée

    margelle entre nous,

    trop de poids de larmes la nuit

     

    Déchirée d’être où quelqu’un

    désira ta mort

    Face à cette légèreté mon souffle

    Je voulais te retenir

     

    Je regardais avec toi

    Ô l’hébreu qui vole de partout !

     

    Danser, non

    Mais tu riais, tu chantais

    J’entends si souvent des phrases fermées

    Toi tu savais le néant

    Bordé de gentillesse

    De rires sans méchanceté

     

    (parfois la jalousie

    les gestes éperdus de prendre tout)

     

    Il ne nous reste que titres et tiroirs

    des personnages rituels

    la musique et le goût des fables

    et d’avoir prêté l’oreille à une double enfance refaite

     

    Ma pauvre amie familière

    qui n’es plus là

    pour les averses

    le bruit de la pluie sur les persiennes

    ou même la pluie

    et les fenêtres ouvertes ou fermées

    et être au chaud

    à maugréer d’avoir été prise sous l’averse

    mais en se réchauffant parler ensemble

    boire quelque chose de chaud

     

    Ma pauvre amie que j’attends

    et qui ne ressuscites qu’en rêve

    Je t’aime dans les conversations

    les coups de vent sur les tilleuls

    les coups de foudre dans la rue

     

     


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  • Ta vie 

     

    Nimbées, les branches

    agrippées aux lueurs

    Fleurs et feuillage

    poudre, voile vert ... 

     

    Regarde haut

    comblé, le ciel!

     

    (Affiches en lambeaux

    graffiti, mégots

    ferrailles cabossées

    paroles incomprises...)

     

    Tout est aimable

    aussi là-bas . 

     

    Tu veux, tu aimes

    comme dans la chanson,

    Quieres todo

    Llorona de azùl celeste. 

     

    Ecoute tout

    Cris et ruisseaux ! 

    Une silhouette

    tangible à l’horizon

    et remuement de feuilles

    aux lisières du ciel 

     

    Évoque-la

    sous le tilleul.

    (Dans son ombre les vieilles

    marmonnent et rabâchent.) 

     

    Ouvrant bras de forêts

    coeur de torrents

    elle bat la chamade

    et s’approche 

     

    Embrasse-la

    aimable comme nulle.

     

    Aimable comme nulle

    au souvenir des neiges

    craquebruissantes ,

    velours  démesuré. 

     

    Accueille-la

    éclatante de joie




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  • Le doux accord avec le monde

    peut-il éclater ?

    Ignorons-nous notre progéniture?

    Qui va dormir sous la pluie

    interdit de séjour ?

     

    De  l’ enfant

    que  j’oublie un temps,

    et  joue et se nourrit,

    prend soin des flèches de sa vie,

    il me faudrait répondre

     

    Et d’un cœur différent,

    laisser des hommes en armes

    chasser ses frères de la terre

    où le même amandier

    va fleurir pour nous tous ?

     


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  • Graviers secs dans le lit du gave

    On sort d'un cauchemar

    à chercher les noms de l’amour

    et des constellations.

    Plus haut que les peupliers d'or

    et la montagne bleue

    Les figures - je savais lire -

    se sont dispersées.

    Mais dans ta maison tiède

    entre viatique et oraisons 

    chacun retrouve une âme.

     

    Aujourd’hui tout l’amour se respire

    Il n’y a de traces que tes pas

    Dans les feuillages éteints

    du genou à l’épaule

    fleurissent des lueurs

    Et nos paroles si pressées ressassées.

    La promenade entre  vignes et canal

    plus d’un mois après vendanges

    odeur de moût qu’on ne sait décider

    prélude l’ horizon.

    Partir , pétrir mots et pays

    espace et gestes nécessaires.

    Nos compagnons auront le regard franc

    et des pensées  plus claires.


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  • L’hirondelle

     

    Petite flamme

    à son chemin

    danse bleue !

     

    Jolie silhouette

    à son destin

    avance un peu…

     

    Porteuse d’ombres

    à ton insu

    ouvre les ailes.

     

    Je m’émerveille

    que ton voyage

    mène chez moi…

     

    Un de ces jours

    retrouveras

    à ton retour

     

    ce nid léger

    des précautions

    de ton amour.

     

    Tu veilleras

    sous les orages

    qui menacent

     

    tu voleras

    très bas, très bas

    comme en alarme.

     

    Belle hirondelle

    envole toi

    dans l’azur fou !

     

    Mais si l’oubli

    t’emporte loin

    de l’hortensia,

     

    je garderai

    du mouvement

    le souffle mauve

     

    et le secret

    petite flamme

    où dormiront

     

    les horizons

    des âmes tendres

    en liberté.

     

    Arbre foudroyé

     

    En ton esprit

    par les racines

    monte un jour noir

    qu’il ne faut boire

    un désespoir

    liège brûlé

    d’amour blessé

    irrespirable

     

    Pour toi  je veux

    sur ce sentier

    vertes clartés

    des jeunes feuilles

    guetter le chêne

    qui trouve à vivre

    sur  ciel charbonneux

     


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  • Présence

    Tu étais à veiller

    Moi feignant solitude

    Essai de liberté.

    As-tu patience d’Ange?

    Grave ton chant,

    sous les ailes du vent

    et respirons  ensemble.







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  • Inconnus

    Fougère et sa dentelle

    pierraille du sentier

    souffle doux des tilleuls,

    robe rouge, nuit blanche,

    mer brillant en secret

    galet chaud à la joue

    visages inconnus

    inconnus et nombreux

    alarme des vagues

    je ne saurai ce que j’ai lu.

     

    Humain entre les arbres

    Simple bonheur?

    Une nuit,

    l’éclat d’Orion nous surprend.

    La terre sèche encore d’été

    claquant sous les talons

    garde  au secret

    les hanches de l’eau.

    L’élan du pas

    jusqu’aux épaules :

    ligne au fusain

    de la silhouette

    qui passe entre  les arbres.





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  • Trop loin

    -Tu vas trop loin ...

    - Ne saurais revenir !

    - On te ramène? 

    - Je veux tenir parole.

     

     

    Gitane

    On m'appelle gitane

    et ne suis pas un arbre

    plutôt lièvre ou nuage.

     

    Terre

    Allongée sur ton dos

    Terre au galop

    amie du chèvrefeuille

    j'aperçois les étoiles 

    encore et je m'endors.

     

     La neige

    Neige rêvée

    Cotonneuse faconde

    Plumetis du monde

    de bonheur irisé.

     

    Arbre

    Orbe du tilleul noir

    tu guettes nuit jusqu'au sommet

    Veille aussi le passant.

     

    Effraction

    Leur fracas détruit la parole.

    Sincère on va au devant

    ne sachant lire peur ou rire

    sur ces visages qui se crispent.

     

    Aube

    Lueur ouverte aux yeux cernés

    qui ont tout vu en face

    l'aube pour se comprendre.

     

     

    Blanc seing

    Blanc seing aux âmes vides?

    A quoi bon s’attarder?

    Viens lire au creux des vagues vives.

     

    Cailloux

    Je cherche les cailloux

    au fond des rêves

    les plus doux et précieux

    pour le courage.

     

    Amande

    Dans la coquille, c’est doux aux doigts

    comme la soie, l’huître ou l’écorce.

    L’amande a grandi en secret.

     

    L’engagement

    L’amour fait son chemin

    Tient parole....

    Chaque aveu posé sur ton épaule  

    S’envolera plus loin

     

     

     

     

     

     

     


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  •  Disparue

     Drap de lin, neige

    et  fleurs d'amandier,

    posés très doucement 

    sur un nom , une vie.

     

    Ta voix s'élève vraie

    de quelque page lue.


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  • Les monstres envolés

    veille ton amour

    endormie

    comme espérance

    au fond de l'amphore.

    Commérages? Nuages...

    Sans défense, silence !

     

     


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  •  

    Orage

    Géant agenouillé qui roule ses rochers,

    l'orage,  aux plumes de faisan.

     

    Nous

    Appuyés

    à la plume ocellée

    vraie porte vers le BLEU.

     

     

     

     


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  •  

    L’isolement 

    Vrai qu’à la porte de ta chambre, 

    le monde est en flammes. 

    Reflets et mouvements,  

    cœur battant. 

     

    Visages 

    Alourdie sur le dos de la Terre, 

    reçois d’aimables visages  

    surgis  des murailles nuages 

    comme  étoiles filantes. 

    Leur fatigue est la tienne. 

     

    Flamenco  

    Endormie

    dans le crépitement 

    au chant crié pleuré  

    d’une danse qui claque et percute. 

     

    Berceau des arbres (la Garenne) 

    Surprise  me réveillant dans l’herbe 

    Sous le voile frais  des tilleuls  

    De  leur  lumière  verte.

     

     

    La rencontre 

    Est-il plus souhaitable que trouver ce remue-ménage, 

    incompréhensible ?  

    J’aime tant t’écouter !

     

    Libre

    A feuilleter des livres

    Où vous  couchiez  vos cœurs

    Où vous  risquiez vos vies 

    Se trouver libres, vivre. 

     

    Personne

    « Tu » n’es pas un seul  visage, mais  le flou de qui me cueille au réveil. 

    Alors on trouve un monde neuf. Un moment,  la vie  revient familière. 

    Le regard qui ramène au rivage est unique, absorbe tout, amour sans geste. 

    (Ne peux parler. J’essaie mais sombre à nouveau.) 

    Parfois tu accueilles et parfois tu sombres. 

    « Tu » es le visage penché, aimant. 

    « Je »? 

    Les paroles décrochent : de tes lèvres à  mon cœur, tes rêves à l’inconnu.  

    Une fois dit, ni tu ni je, mais ces paroles, ou chants,  ou litanies. 

     

    Petits refrains hasardés

    Luna, luna ¿te asombras?

    Luna roja tras el río 

    Si la quiero ¿Qué pasó?

    Luna linda estoy aquí 

     

    Nubes blancas mi rebaño 

    Nubes blancas en la noche

    Si la quiero en los sueños  

    Ropa clara  en su cama

     

    Lluvia tierna del tejado

    Lluvia tierna a oscuras  

    En las calles y el campo

    Hacia el río andaremos

     

    Dulce viento en los chopos

    Dulce viento cómo soplas

    llevarás  el azahar

    Y olores de jazmín 

     

    No me acuerdo de la sierra

    Me olvidé de la tristeza

    Andaremos rumbo al mar 

    Y despacio hablaremos. 

     

    Une parole 

    comme marcher prudemment

    sur la passerelle qu’Alice a faite au ruisseau. 

    Qui regarde avant de traverser, vers l’autre.

    Sinon elle peut blesser, mentir ou cacher autre chose.

    Ne plus être à la merci.

    Celui-ci, celle-là, vont-ils entendre ? Jusqu’où aller ? 

    La vie entre nous se détache, te rejoint, me revient. 

    Tenir : honnête sans vouloir dire tout.  

    C:\Users\martine\Pictures\2013-04-02 paques13\paques13 018.JPG

     

    Légère ébriété d’être.

    Face à face, s'ouvrent les chemins de rires ou larmes,

    l’alacrité de l’air, l’eau, la lumière. 

     

    Admiration

    Comment ?

    Malgré l’entrelacs de nos vies

    Les fossés entre nous

    Comment l’être s’obstine?

     

    L’absence 

    Change peu change tout

    La vie se décolore

     

    Comment la forme demeure

    Hors la couleur ?

    Les choses persistent

    Où nous les avons oubliées

    Les feuilles naissent de mémoire

     

    Vivre, à quel titre ?

    Manquent les mots et les forces

    Pour agir et  prendre soin de l’inconnu

     

    Il faudrait  s’ébrouer  

    Faire glisser la neige accumulée  

    Déchirer le manteau des politesses 

     

     

     

     

     

     

     

     


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  •  

    Charbon 

    Sur  ses  hanches et  les roches,  un motif ligneux 

    Traces de charbon, ombre  des feuillages, 

    Sentier blanc sur la joue,  mains ouvertes à l’oubli. 

    Un rêve la tire, loin. Des ruisseaux la traversent.

     

    Une voix 

    A cloche-cœur dans la pierraille, 

    Ayant bercé, bercé; bercé, 

    Peu s’en faut qu’elle n’arrête. 

    Mais pour elle  une voix  

    Traduit l’azur et la broussaille.

     

    Altérité 

    J'aime ce qui échappe  

    et dis  précieux 

    le jour et  ton visage .

     

    Voix 

    Pure, aucune de nos voix… 

    Trop de douleur porte tout droit 

    Même l’erreur peut faire loi. 

    Et tes peurs avivées par  la nuit …

     

     Faire le tour 

    Chacun garde son ombre et l’ange. 

    Face  à face  nous sommes. 

    J’aime le poids de l’ombre 

    Attachée  à tes pieds 

    Qui  appelle la mienne 

    Et je respire l’ange, 

    Sa séduction furtive 

    Eclatant de douceur. 

    Visage  à consoler.

     

    L’état des fleurs 

    La vie va  jusqu’au fruit 

    Mais le cerisier en fleurs est parfait.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Venu au monde d’une langue

    par le phrasé d’autrui  

    Récite  à ta façon

    L’éclair l’oiseau 

    Tu t’ingénies

    Aux trames du récit 

    Unir la chair aux fables :

    Seras-tu entendu ? 

    J’aurai cherché

    Laissé des traces  

    Ma vie …


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